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peinture jusqu au liston formé d une raie blanche. Quelques ré-
parations avaient été faites à la voilure et aux agrès, aux piro-
gues si rudement malmenées parfois par les coups de queue des
baleines. Bref, le navire, après son passage au bassin, vint pren-
dre mouillage au milieu du port, et le départ fut définitivement
fixé au 19 juillet.
Deux jours auparavant, un navire américain entra dans la
baie de Victoria et jeta l ancre à une demi-encâblure du Saint-
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Enoch. C était l Iwing, retour de la baie Marguerite. On n a pas
oublié les bons rapports établis entre son capitaine et le capi-
taine Bourcart, non moins cordiaux entre les officiers et les
équipages.
Dès que l Iwing eut été affourché, le capitaine Forth se fit
conduire au Saint-Enoch, où il reçut un excellent accueil en re-
connaissance de ses avis dont on s était bien trouvé.
M. Bourcart, toujours heureux de faire une politesse, vou-
lut le retenir à dîner. L heure approchait de se mettre à table, et,
sans autre façon, M. Forth accepta l invitation qu il comptait
rendre le lendemain à bord de l Iwing.
La conversation fut très suivie dans le carré, où se réuni-
rent M. Bourcart, M. Heurtaux, les deux lieutenants, le docteur
Filhiol et le capitaine américain. Elle porta d abord sur les inci-
dents de navigation pendant la traversée des deux navires de la
baie Marguerite à l île Vancouver. Puis, après avoir dit dans
quelles conditions avantageuses il avait vendu sa cargaison,
M. Bourcart demanda au capitaine de l Iwing si la pêche avait
été bonne après le départ du Saint-Enoch.
« Non, répondit M. Forth, une campagne des plus médio-
cres, et pour ma part, je n ai pas rempli le quart de mes barils&
Les baleines n ont jamais été si rares&
 Cela s explique peut-être, observa M. Heurtaux, par le
motif qu à cette époque de l année les petits n ont plus besoin de
leurs mères, et celles-ci comme ceux-là abandonnent la baie
pour gagner le large&
 C est une raison, sans doute, répondit M. Forth. Cepen-
dant j ai souvent fait la pêche dans la baie, et je ne me souviens
pas de l avoir vue si désertée à la fin de juin& Des journées en-
tières se passaient sans qu il y eût lieu d amener les pirogues,
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bien que le temps fût beau et la mer assez calme. Il est heureux,
monsieur Bourcart, que vous ayez débuté sur les parages de la
Nouvelle Zélande& Vous n auriez pas fait votre plein dans la
baie Marguerite&
 Très heureux, déclara M. Bourcart, d autant plus que
nous n y avons guère aperçu que des souffleurs de moyenne
taille&
 Et nous de petite taille, répliqua M. Forth. Nous en avons
piqué qui n ont pas rendu trente barils d huile !&
 Dites-moi, capitaine, demanda M. Bourcart, avez-vous
l intention de vendre sur le marché de Victoria ?&
 Oui& si les cours sont toujours favorables&
 Toujours, et ce n est pas cette mauvaise saison de la baie
Marguerite qui les fera baisser& D autre part, on n attend en-
core aucun arrivage des Kouriles, de la mer d Okhotsk ou du
détroit de Behring.
 En effet, dit M. Heurtaux, puisque la pêche ne prendra
pas fin avant six semaines ou deux mois&
 Et nous espérons bien en avoir eu notre part !& déclara
Romain Allotte.
 Mais, capitaine Forth, reprit le lieutenant Coquebert, est-
ce que les autres baleiniers de la baie Marguerite ont été plus
favorisés que vous ?&
 Pas davantage, affirma M. Forth. Aussi, lorsque l Iwing a
mis à la voile, la plupart se préparaient-ils à appareiller pour
gagner la haute mer.
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 Vont-ils rallier les côtes nord-est de l Asie ?& interrogea
M. Heurtaux.
 Je le pense.
 Eh ! on sera en nombre là-bas !& s écria le lieutenant Co-
quebert.
 Tant mieux !& répliqua Romain Allotte. Voilà qui vous
excite, lorsqu on est deux ou trois navires sur une baleine&
lorsqu on appuie la chasse à briser les avirons !& Et quel hon-
neur pour la pirogue qui pique la première&
 Du calme, mon cher lieutenant, du calme !& interrompit
M. Bourcart. Il n y a pas de baleine en vue&
 Alors, reprit M. Forth, vous êtes décidé à faire une se-
conde campagne ?&
 Absolument.
 Et quand partez-vous ?&
 Après-demain.
 Déjà ?&
 Le Saint-Enoch n a plus qu à lever l ancre.
 Je me félicite donc d être arrivé à temps pour renouveler
connaissance, capitaine, dit M. Forth, et nous serrer encore une
fois la main&
 Et nous nous félicitons aussi d avoir pu reprendre nos
bonnes relations, répondit M. Bourcart. Si l Iwing fût entré
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dans la baie de Victoria au moment où le Saint-Enoch en sor-
tait, cela nous aurait fait grosse peine. »
Là-dessus, la santé du capitaine Forth fut portée par le ca- [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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